Tag littéraire, tome 2

21 Janvier 2009

Après Soph'aux manettes, à mon tour de m'y coller pour la suite du tag de Wildmary ! C'est bien difficile, de citer six livres supposés me représenter. J'ai l'impression d'être dans High Fidelity (Nick Hornby) quand le héros, qui adore faire des listes, doit citer ses cinq chansons pop préférées. Pathétique, il n'arrête pas de rappeler la journaliste qui l'a interrogé pour revenir sur son classement.
Allez, je me lance !

Je commence avec Romain Gary, et surtout ce qu'il a écrit sous le pseudo d'Emile Ajar : dire que la première fois que j'ai lu La vie devant soi, la couv' du bouquin ne m'inspirait pas ! Je ne sais pas combien de fois j'ai lu ce livre, que j'ai depuis presque 20 ans.
Mais je recommanderais tout particulièrement Gros-Calin, l'histoire de ce type un peu solitaire qui vit avec un python. Pour nourrir son serpent il achète une souris mais s'attache à elle et l'adopte... Le style est génial, fluide et simplissime. Je peux relire ces bouquins tant que je veux, je ne m'en lasse pas.

J'aime aussi tout Haruki Murakami ! Si je dois n'en citer qu'un, c'est peut-être La Fin des temps. Le narrateur vit deux aventures en parallèle. D'un côté il se retrouve dans une ville fermée, il a été séparé de son ombre, a perdu ses souvenirs et doit lire des rêves dans des crânes de licornes. Il va devoir décider s'il essaie de se recoller à son ombre et de s'échapper, ou s'il se résigne à ce destin.
L'autre histoire du livre se déroule dans le mondre "réel" : notre héros informaticien doit faire la sauvegarde d'un système, le support de sauvegarde n'étant autre que lui-même. Si ça ne marche pas, la fin des temps arrivera. Le tout se passe sous Tokyo.
Alors oui ça a l'air tout bizarre et certes ça l'est un peu, mais surtout ne vous arrêtez pas à mon incapacité à résumer cette histoire (elle est de toute façon irracontable). Faites-moi confiance et achetez ce bouquin, surtout si vous aimez le Japon, la cuisine, les rêves et les héros un peu solitaires. Et si comme moi vous avez l'habitude de semer des trombonnes à papier un peu partout (fond de sac, vide poche, etc.) vous découvrirez en plus dans ce livre un justificatif idéal pour défintivement faire taire vos proches qui trouvent cette manie critiquable.

Marabout Stork Nighmare (d'Irvine Welsh, connu pour avoir écrit Trainspotting, d'où est tiré le film) est un roman avec plusieurs niveaux se déroulant en parallèle (décidémment j'aime bien ce genre de livres ! et c'est pas fini). Le personnage principal est plongé dans le coma, on ignore pourquoi. Il nous raconte son enfance morose de gamin d'une famille ouvrière dans une cité d'Edimbourg, puis sa vie de jeune adulte, trouvant dans le hooliganisme un sens à son existence. Différents visiteurs passent lui rendre visite et lui parlent. Dans d'autres passages, le narrateur s'enfonce dans le coma et vit une aventure : il chasse une cigogne en compagnie du footballeur héros de son enfance - rêve qui flirte avec le cauchemar.
On passe d'un niveau à l'autre en fonction de l'état de conscience du narrateur, qui essaye d'échapper à la réalité - réalité qui finira bien évidemment par le rattraper. Ce n'est qu'à la toute fin de l'histoire qu'on comprendra ce qui s'est passé pour l'amener sur ce lit d'hôpital. Ce roman est à la fois captivant et dérangeant. Dans le fond c'est il est cru, et même gore, il traite sans complaisance de sujets très durs en adoptant le point de vue original du "bad boy". Dans la forme, le langage utilisé est l'argot local, cela donne un style très familier. D'ailleurs si vous le pouvez je vous conseille la lecture en VO.

J'étais en CM2 quand Les Versets sataniques sont sortis. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai été captivée par l'histoire de Salman Rushdie et dès ce moment, j'ai eu envie de lire ce livre. Quand je l'ai fait quelques années plus tard, j'ai adoré ! Rushdie a un style très inventif, il recrée son propre langage le tout avec des histoires qui partent dans tous les sens, qu'on suit en parallèle... (et vous avez compris que j'aime ça !)
Loin d'un brulot anti-islam, j'ai découvert des histoires humaines : immigration, religion, une partie un peu fantastico-onirique, le tout raconté d'une main de maître dans l'Angleterre de la fin des années 80. J'ai lu ce bouquin plein de fois : en VF, en VO... D'ailleurs il faudrait que je le relise !
Après ça je me suis lancée dans les autres romans de Rushdie, et je lis toujours les derniers sortis avec attention, même si j'ai une préférence pour les premiers, comme Les Enfants de Minuit. Je trouve que ce sont les plus riches, presque "indigestes", difficiles à lire, comme trop épicés ! Chapeau aussi au travail de traduction !

J'ai découvert Jorn Riel par hasard après des vacances au Danemark, quand j'ai eu envie de découvrir des auteurs locaux. Jorn Riel a vécu une grande partie de sa vie au Groënland, et ses bouquins parlent des Inuits et des trappeurs. Mention spéciale pour la trilogie Le Chant pour celui qui désire vivre. Dans ces trois courts récits on suit la vie de trois personnes membres de la même famille (on devrait peut-être dire clan) à des centaines d'années d'écart : Heq, le chamane d'il y a mille ans, Arluk, qui vit au moment des premiers contacts avec des Européens, puis Soré, jeune femme Inuit du 20ème siècle à la recherche de ses racines.

Pour finir, impossible de ne pas citer Tolkien, et son Seigneur des anneaux. Je crois que tout le monde connait l'histoire ! J'aurais aussi pu apporter cette touche de fantasy avec Terry Pratchett, complètement barré !
Je n'ai pas non plus parlé des classiques que j'affectionne : Jane Eyre, Mme Bovary, ni de Simone de Beauvoir ou Jean-Paul Sartre, ni de Brett Easton Ellis... Argh tant pis il fallait bien faire des choix !

Et maintenant, Soph'aux manettes et moi aimerions bien savoir ce que lisent : Kikizita sur son île, Faustomas dans sa forêt primaire, Emma 2001 sur sa dune de sable, et la Parisienne Tanpopo.
Allez les filles, à vous de jouer !