3 Juillet 2010
Comme vous le savez, fidèles lecteurs de ce blog, je suis une adepte des jeux vidéo depuis ma plus tendre enfance. Eh bien, figurez-vous qu’aujourd’hui, je m’interroge sur la violence induite par ce média interactif au réalisme de plus en plus poussé. Je suis en effet choquée par de récents faits divers (ici ou là) où des jeunes « voyous / délinquants / débiles / détraqués » pris en faute ont fait appel à leurs camarades, pour, en bande, s’en prendre à ceux qui ont osé leur tenir tête.
Outre le non respect des règle de bonne conduite indispensables à la vie en société, le refus d’accepter ses torts et, bien sûr, le phénomène de bande (ou « mode coopératif » comme on dirait dans un jeu vidéo multi-joueurs), je m’interroge sur cette violence gratuite, disproportionnée par rapport aux faits (je vous rappelle qu’un homme est mort en raison de simples tôles froissées…). Je m’interroge et je fais lien avec des jeux comme GTA où l’on s’amuse à assassiner les innocents à qui mieux mieux en jouant au chat et à la souris avec la police.
Télécommades et manettes : même combat ?
Bien sûr, certains d’entre vous me diront que c’est injuste de jeter la pierre aux jeux vidéo, que certains films sont également très violents et amoraux. Pourtant, je pense qu’il existe une vraie différence entre regarder un film, passivement, et jouer à un jeu vidéo, activement. Dans un jeu vidéo, nous sommes bien plus que de simples spectateurs, nous sommes les acteurs à l’origine de la violence. Incarner un personnage en tenant une manette et s’exciter sur les touches pour s’acharner sur un passant demande beaucoup plus d’implication que de regarder un film, assis dans un canapé. D’autant que dans les films, il y a en général une morale… dans les jeux, le Bien et le Mal ne sont pas souvent clairement identifiés.
Même si, dans les jeux, il ne s’agit que de pixels, la frontière entre virtuel et réel est très ténue. Désormais, les personnages que l’on contrôle sont extrêmement personnalisables et les milieux où l’on évolue sont très proches de la réalité. Dans le dernier GTA (encore), la ville New York est par exemple très bien modélisée… Tout est fait pour que les jeux soient les plus « immersifs » possibles… Les jeux vidéo ont atteint un tel réalisme que cela en devient même troublant.
Est-il interdit d'interdire ?
Baigner dans ce genre de jeux dès l’enfance (même à l’adolescence), au moment où le besoin de repères est le plus grand, n’aide pas, à mon sens, à construire des êtres équilibrés, capables de discerner le bien el le mal. L’imaginaire tient en effet une place très importante dans la tête des enfants qui, souvent, ont même du mal à faire la part du vrai et du faux comme avec les amis fictifs par exemple …
Je ne pense pas que les jeux vidéo puissent expliquer tous les maux de notre société mais je suis à peu près convaincue que laisser un jeu vidéo prônant la violence gratuite, sans morale, etc., entre les mains d’un enfant qui se construit n’est pas vraiment de bon augure… Je pense que les adultes, en particulier les parents, doivent en être conscients.
Et c’est pas gagné : l’autre jour dans le métro, j’ai vu un enfant de moins de 3 ans jouer à un jeu de boxe avec un IPhone sous l’œil attentif de son père. Le gamin bénéficiait même d’un coup de main paternel pour réussir à terrasser son adversaire sous un maximum d’uppercuts !...